Les Fonctions Cognitives
Dans notre pratique quotidienne, nous
sommes souvent confrontés aux concepts de « Fonctions cognitives,
altérations des fonctions cognitives, troubles cognitives ».
En effet, les troubles ou
l’altération des fonctions cognitives peut intervenir de façon significative
dans des processus de handicap tels que le handicap mental ou cognitif.
Ce document a pour objet d’apporter
une première réponse à un certains nombre d’interrogations qui s’imposent de
façon pressante par les équipes de recherches et par les professionnels des
champs sanitaires, éducatifs ou social.
1. Les fonctions cognitives : définitions et
classifications
Les fonctions cognitives
(intellectuelles, parfois encore dites « supérieures ») représentent
tous les processus cérébraux par lesquels l’être humain acquiert l’information,
la traite, la manipule, la communique, et s’en sert pour agir. Elles
recouvrent :
v
La mémoire
v
Les fonctions instrumentales
v
Les fonctions exécutives et l’attention
1.1 La mémoire :
On distingue d’une part la mémoire
immédiate (appelée mémoire à court terme ou de travail) qui permet par exemple
de retenir un numéro de téléphone avant de le composer et qui est impliquée
dans le traitement de l’information en général. D’autre part la mémoire à long
terme (souvenirs) qui sous-tend les processus de mémorisation (encodage,
stockage, rappel). On distingue également la nature du matériel à retenir
(verbale/non-verbal).
1.2 les fonctions
instrumentales :
Ø Le langage
(communication : expression et compréhension)
Ø Les gestes et
schéma corporel
Ø Les capacités
visuo-spatiales (espace, personnes, etc.)
Ø
Le calcul
1.3 les fonctions exécutives :
Sont impliquées dans toute action orientée
vers un but. Il s’agit d’un ensemble de fonctions comparé à un contremaître ou
à un chef d’orchestre dont l’objectif est de coordonner efficacement les autres
fonctions cognitives. Plusieurs aspects peuvent ainsi être évalués :
Ø
Organisation/ planification : capacité à utiliser des
stratégies efficaces, établir des priorités, anticiper et prévoir les étapes
d’une tâche.
Ø
Inhibition : capacité à résister aux distractions ou à inhiber une
réponse attendue ou un commentaire qui nous traverse l’esprit. Cette capacité
est souvent comparée à un filtre ou un frein.
Ø
Flexibilité mentale : capacité à s’adapter à la nouveauté et aux
changements.
Ø
Jugement : capacité à évaluer la meilleure alternative face à un
problème en fonctions des buts à atteindre, des valeurs et des règles sociales.
Ceci permet de prendre des décisions appropriées et d’adopter des comportements
adaptés aux situations.
Ø
Autocritique : capacité à évaluer convenablement ses propres
capacités et comportements et à être conscient de ses forces et ses
difficultés.
Ø
L’attention : une fonction cognitive complexe qui fait référence à
la capacité à être alerte à son environnement et à maintenir son attention sur
une durée de temps à son âge. L’attention fait également référence à la
capacité à se concentrer sur une tâche donnée en dépit de ce qui se passe
autour ou à partager son attention entre plusieurs tâches simultanément.
Les différentes fonctions cognitives
sont supportées par des régions anatomiques différentes. Cette localisation est
schématique mais permet déjà de comprendre le lien possible entre un trouble de
fonction cognitives et une lésion cérébrale touchant une zone cérébrale
précise.
L’analyse des fonctions cognitives
s’effectue par l’examen neuropsychologique, qui a pour objectif d’évaluer, à
partir de l’entretien, de l’observation et de la pratique des tests, les
dysfonctionnements, ainsi que les mécanismes en cause en cas d’insuffisance,
dans les différents domaines de la cognition et du comportement. En général,
l’évaluation consiste à tester les capacités et performances cognitives afin de
cibler les atteintes, les fonctions préservées, dans le but d’orienter la prise
en charge : tenter de faire retrouver au patient l’usage des fonctions
altérées, ou à défaut, lui proposer des stratégies de « remplaçant »
qui lui permettront s’adapter à la vie quotidienne.
Par exemple, dans le cas d’un trouble
de la mémoire, il est très important de préciser si le trouble reflète en fait
un dysfonctionnement attentionnel, un déficit du traitement du langage ou
encore une perturbation affective et quel processus est atteint, l’encodage c’est-à-dire
« l’enregistrement », le stockage…
2. Quelques
troubles des fonctions cognitives et les aides possibles :
On appelle trouble cognitif, toute altération
substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions cognitives
résultants d’un dysfonctionnement cérébral, quelle qu’en soit l’étiologie.
2.1
Les troubles des fonctions réceptives :
Ø Difficultés de
perception
Ø Difficultés dans
les actions motrices
Ø Difficultés de repérage
dans l’espace
Ø Lenteur de
traitement
Ø Difficultés dans
la vie quotidienne
Ø Métacognition
Ø Difficultés à considérer
plusieurs paramètres.
Les aides possibles :
§
Associer support visuel et support verbale,
§
Jouer sur les caractéristiques du support,
§
Ecrire,
§
Donner des repères,
§
Donner du temps,
§ Solliciter
2.2
Les troubles de la mémoire :
Ø Difficultés à
mobiliser la mémoire de travail
Ø Difficultés liées
à l’affectif, à la motivation
Ø Difficultés de
mise en mémoire
Les aides possibles :
§
Solliciter une seule modalité sensorielle,
§
Aider à faire des liens,
§
Soulager la mémoire,
§
Donner du sens,
§
Organiser les données,
§
Fournir des indices de rappel,
§
Accepter la répétition,
§ Utiliser des
outils,
2.3
Les troubles du raisonnement :
Ø Difficultés à
formuler un but
Ø Difficultés de
planification
Ø Difficultés de
représentation
Ø Comportement exploratoire
impulsif
Ø Difficultés à
distinguer les infos pertinentes
Ø Difficultés à
considérer simultanément plusieurs informations
Les aides possibles :
§
Simplifier,
§
Découper le travail en étapes,
§
Faire formuler des objectifs intermédiaires,
§
Bâtir un schéma de résolution,
§
Trier les données,
§
Baliser le chemin de la résolution,
§ Réexpliquer,
2.4
Les troubles de l’attention :
Ø Difficultés à considérer
plusieurs sources d’informations simultanément
Ø Difficultés à
faire plusieurs choses en même temps
Ø Fatigabilités
Ø Attention limités
Les aides possibles :
§
Focaliser sur une info
§
Effectuer les rappels
§
Référer ce qui est connu- organiser
§
Alléger le contenu – prioriser
§
Changer d'activité
§
Dégager l'élève des contraintes
§
Supprimer les sources de distraction
§
Aménager l'espace de travail
§
Rompre le rythme
§ Dire, re-dire,
re-re - dire
Pour en savoir plus...
Rolin Catherine : Les troubles des
fonctions cognitives
LUSSIER : Neuropsychologue de l’enfant
– troubles développementaux et d’apprentissage
Claire Cachera : Neuropsychologie