Comprendre l'Épilepsie

 



L'Épilepsie : Comprendre et Agir


L’épilepsie signifie en latin : saisir, prendre par surprise ou surprendre. C’est une affection neurologique définie depuis 2005 par la ligue internationale contre l’épilepsie (ILAE) par une prédisposition cérébrale à générer des crises épileptiques dite « non provoqués », c’est-à-dire non expliquées par un facteur causal immédiat. C’est l’une des affections les plus anciennement connus de l’humanité. Elle a suscité pendant des siècles ma crainte, l’incompréhension, les discriminations et la stigmatisation sociale. Cela continue de nos jours dans de nombreux pays et peut avoir des répercussions sur la qualité de vie des personnes atteintes et de leur famille.


    1.   Les causes de l’épilepsie :


Ça peut être :

Ø Souffrance cérébrale pré néo péri natale

Ø Malformations congénitale

Ø Infections

Ø Traumatismes crâniens

Ø Maladies métaboliques

Ø Alcoolisme

Ø Tumeurs cérébrales

Plus le cerveau souffre, plus existent :

Ø  Des lésions cérébrales

Ø  Des troubles neurologiques

Ø  Des anomalies électro physiologiques

Ø  Des crises épileptiques

Ø  Un bas niveau mental.

 

    2.   La crises d’épilepsie


La crise d’épilepsie résulte des décharges anormales de cellules nerveuses du cerveau, elle se manifeste par des signes : moteurs, sensitifs, sensoriels, végétatifs, transitoires avec début et fin brutal.

Elle se déclenche sin on cumule : une susceptibilité génétique, une lésion épileptogène et un facteur de déclenchement.

Parmi ces facteurs déclenchant on cite :

Ø La fatigue

Ø L’endormissement, le réveil ou le manque du sommeil

Ø La puberté, les règles, la grossesse

Ø La fièvre

Ø L’alcool

Ø La prise ou le sevrage de certains médicaments

Ø La stimulation lumineuse

Ø Les émotions.

 

    3. Les types de crises épileptiques :


Il existe de nombreux types de crises. Certains peuvent n’éprouver qu’un type de crise, d’autres en éprouveront plus d’un. Le type de crise dépend de la région du cerveau et du nombre de cellules affectées par la décharge électrique.

Ø Les crises généralisées : elles sont caractérisées par une activité électrique anormale, touchent la totalité du cerveau, sans origine focale ni signal d’avertissement. Ces crises entraînent une modification de la conscience. Elles peuvent être convulsives ou non :

I.      Absence : brève suspension de la conscience. (le petit mal)

II.      Crise myoclonique : secousses brèves de la tête et/ou des membres.

III.      Crise clonique : secousses bilatérales et symétriques des membres.

IV.       Crise tonique : rejet de la tête, flexion des bras et extensions des jambes.

V.       Crise tonico clonique : (le grand mal)

VI.       Crises atonique : chute brutale de la tête et/ou du corps.

Ø Les crises partielles : elles ont pour particularité de répondre à une hyperexcitabilité d’une zone cérébrale focale, d’où leur grand interêt pour la localisation, on distingue :

I.        Partielle simple : aussi appelé « aura », elle peut être précurseur d’une crise d’épilepsie plus grave (ex : crise tonico-clonique ou crise partielle complexe)

Aucune perte de conscience, la personne reste éveillées et conscient. Avec apparition de sensations inhabituelles :

ü  Secousses musculaire d’une partie du corps (ex : jambes, bras)

ü  Phénomènes sensitifs (ex : visuels, olfactifs, gustatifs, auditives etc.)

ü  Impressions particulières (ex : déjà-vu ou déjà-vécu)

II.    Partielle complexe :

ü  Altération de l’état de conscience suivi d’amnésie post-crise

ü  La personne ne réagit pas, parait égarée, est incapable de parler et peut marmonner

ü  Peut être accompagnée de mouvements involontaire ou semi involontaires inappropriés à la situation, par exemple : la personne peut tirer sur ses vêtements, ramasser des objets, marcher sans but, agiter ses doigts, avoir l’air de chercher quelque chose etc.

ü  La crise peut être suivie d’une assez longue période de confusion et de fatigue

ü  Les mêmes actions se reproduisent généralement à chaque crise

 

4. Profil psychologique du sujet épileptique :


Cette pathologie ne correspond pas seulement à une répétition de crises mais représente une intrication de problèmes neurologique, cognitifs et comportementaux voire psychosociaux :

Impact de l’épilepsie selon le foyer épileptogène

Les déficits consécutifs de l’épilepsie dépendent de la localisation fu foyer épileptogène.

Epilepsies

Conséquences langagières

Conséquences cognitives

Conséquences psychomotrices et comportemental

Epilepsie du lobe temporal

Crises partielles complexes (foyer temporal antérieur) :

Arrêt du comportement automatismes oro-moteurs (mâchonnements) et gestuels.

Trouble de la répétition anomie

Trouble de la compréhension orale. Dyslexie phonologique

Trouble de la compréhension écrite

Trouble du développement intellectuel

Lenteur idéatoire

Trouble de la mémoire verbale

Trouble de la mémoire visuo-spatiale

Trouble de l’attention

Agressivité

Inhibition

Rigidité morale

Indifférence

Autodépréciation

Dépendance

Trouble de l’humeur hypo- ou hypersexualité

L’épilepsie du lobe temporale précoce peut avoir un impact délétère sur l’ensemble  du cortex et comporter un risque  à la fois pour le développement mnésique et intellectuel

Epilepsie du lobe frontal

Grande variabilité sémiologie (troubles comportementaux, cognitifs, émotionnels…)

Une épilepsie partielle frontale peut créer un déficit langagier

Ictal ou post-ictal, et aussi un déficit progressif du développement du langage

 

Paraphasies

Anomie

Réduction de la fluence

Désyntaxise

Trouble de la lecture

Trouble de la compréhension écrite

Trouble de la mémoire de travail

Trouble de la mémoire procédurale

Troubles des fonctions exécutives

Troubles des apprentissages scolaires

Trouble de l’attention

Hyperkinésie

Agressivité

Impulsivité

Exubérance

Trouble sociaux

Trouble de la personnalité

Désordre de la pensée

Troubles des affects

Troubles cognitifs plus marqués chez des enfants de moins de 13ans : l’épilepsie retardait l’émergence de certaines fonctions cérébrales et la maturation des lobes frontaux.

Les troubles du langage sont régressifs mais le dysfonctionnement cérébral demeure

Or, les conséquences de l’épilepsie sur les fonctions cognitives et le développement psychoaffectif sont variables d’un enfant à autre, et dépendent de plusieurs facteurs :

Ø L’âge d’apparition de l’épilepsie : plus les crises surviennent tôt dans le développement, plus elles sont susceptibles de perturber le développement cérébral et donc le développement psychoaffectif de l’enfant, la relation parent/enfant et bien sûr les capacités d’apprentissage.

Ø L’origine de l’épilepsie : les causes de l’épilepsie sont multiples et de conséquences variés (une évaluation neurologique précise est essentielle pour ajuster au mieux le traitement ; elle peut permettre de prévoir l’apparition des troubles d’apprentissages).

Ø La fréquence de la nature des crises d’épilepsie : certaines crises sont brèves, isolées, suivies d’une récupération complète rapide, alors que d’autres seront plus longue ou/et plus fréquentes, perturbant alors les rythme de l’enfant.

Ø L’existence d’anomalie repérées par l’EEG entre les crises : une épilepsie avec peu de crises peut avoir un retentissement important sur les capacités d’apprentissage de l’enfant s’il existe, entre les crises, des anomalies infra cliniques témoin d’un fonctionnement cérébral anormal en particulier pendant le sommeil.

Ø Le type et le nombre de médicaments anti-épileptique : certains médicaments peuvent en effet altérés la vigilance, les capacités d’attention, de concentration, provoquer des troubles de l’humeur ou du comportement.

Ø La personnalité de l’enfant et l’environnement familial : le début précoce de certaines épilepsies peut modifier le développement psychique de l’enfant, en raison par exemple de l’existence de troubles perceptifs visuels qui vont modifier la façon dont l’enfant construit et perçoit le monde autour de lui. Pour un enfant, la répitition des crises en classe peut-être la cause d’un malaise, d’une perte de confiance en soi et de la détérioration de sa propre image. Enfin, l’angoisse des parents, souvent massive, peut entraver l’autonomisation de l’enfant gênant son développement personnel, mais aussi ses apprentissages.

 

    5.   Epilepsie et trisomie 21 :


Le risque de l’épilepsie est augmenté, en particulier de syndrome de West chez le nourrisson et d’épilepsie généralisée à l’âge adulte.

Le syndrome de West débute durant la première année de vie avec des crises particulièrement de la communication. Le déficit peut être sévère avec déficit intellectuel et socio-émotionnel.

Les troubles du comportement, pouvant aller jusqu’à des stéréotypes autistiques.

Après l’âge de 35 ans, le début d’une épilepsie peut être le premier signe d’une démence de type Alzheimer débutante, ou survenir au cours de l’évolution de celle-ci.  

L'épilepsie chez les personnes atteintes de trisomie 21 peut être difficile à contrôler, et les traitements anti-épileptiques peuvent parfois entraîner des effets secondaires importants, notamment une aggravation des troubles cognitifs et comportementaux. Le choix du traitement doit être personnalisé, en tenant compte des besoins spécifiques de chaque individu, ainsi que des autres comorbidités fréquentes chez les personnes atteintes de trisomie 21, telles que les troubles du sommeil ou les problèmes cardiaques. Une surveillance régulière par une équipe médicale spécialisée est essentielle pour ajuster les traitements et optimiser la qualité de vie.

 

Conclusion :


L’épilepsie, une affection neurologique aux multiples facettes, représente un véritable défi pour les personnes qui en sont atteintes, particulièrement celles ayant des comorbidités telles que la trisomie 21. En plus des symptômes épileptiques variés, ses répercussions sur la cognition, le comportement et le développement psycho-affectif peuvent affecter profondément la qualité de vie. La gestion de l’épilepsie demande une approche médicale et thérapeutique personnalisée, prenant en compte les caractéristiques spécifiques de chaque patient, notamment chez les enfants ou adultes avec trisomie 21. La clé réside dans une prise en charge pluridisciplinaire, assurant un suivi régulier et des ajustements constants des traitements pour minimiser les impacts négatifs tout en maximisant les capacités d’apprentissage, le bien-être émotionnel et l’autonomie.


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